Le Queyras, haut lieu du ski de randonnée, nous a attirés pour 5 jours d’itin »errance » en avril. Bon enneigement, itinéraires peu fréquentés, grosses montagnes, beau temps, mélèzes, refuges sympa et villages d’altitude tranquilles étaient au rendez vous !
Partis pour un raid à ski classique, « Le tour du Viso », nous avons finalement (pour des raisons logistiques) suivi un circuit tangent au sommet phare du Queyras: Le Mont Viso, 3841m. Autour d’une bière dans le charmant village Chianale, Rénald nous souligna que « tangenziale » désigne en italien une déviation routière. Le terme semble convenir à notre circuit que nous nommerons désormais « Tangenziale de Viso ».
J1: Nous partons de St Véran et suivons la route encore enneigée qui mène à la Chapelle de Clauzis. De là nous rejoignons le col de Chamoussière et plongeons sur le refuge Agnel dans une neige transformée à souhait.
J2: Le but étant de rejoindre le refuge du Viso par la brèche de la ruine, nous hésitons entre deux itinéraires: la traversée sauvage sous l’aiguillette d’Asti ou l’austère Torrent de la ruine. Nous choisissons finalement la seconde option moins alpine pour ménager les troupes. La remontée sous le soleil de plomb en direction du refuge, nous fera apprécier la tisane de bienvenue du gardien.
J2 au soir: soirée conviviale au refuge du viso avec des catalans, des italiens et même un polonais (le gardien) spécialiste de la soupe aux lentilles.
J3: la météo nous joue des tours. Elle feint quelques heures l’arrivée d’une perturbation puis le grand beau est de retour. Nous en profitons pour visiter le magnifique cirque dans lequel le refuge du Viso est logé: col Sellière puis repérage du couloir du Porc. L’après-midi est passée en terrasse pour certains, sur le mur d’escalade du refuge pour d’autres (dont le gardien et le guide) qui , blasés, préfèrent contempler les prises en plastique au Mont Viso 😉
J4: Nous quittons le refuge du Viso et montons au sommet de la pointe Joanne par un itinéraire direct qui nous permettra de justifier le transport des crampons, piolets et corde à notre retour. Nous rejoignons ensuite l‘italie par le vallon de Soustre qui est aussi sauvage que long. Après quelques errances dans les mélèzes pour éviter les zones plates, nous voilà dans le charmant village de Chianale. Brigitte nous accueillera dans son gite de Pra Mourel et nous fera un petit cours sur la vie d’antan dans l’alpe.
J5: Nous fuyons les nuages qui se développent sur la plaine du Pô en s’élevant vers le col de la Blanche. Nous voilà de nouveau sur une crête frontière: au sud, le Viso et la mer de nuage, au nord notre point de départ vers lequel il ne reste plus qu’à glisser (quelques faux plats en pas du patineur nous auront tout de même un peu essoufflés)
Les possibilités du massif sont immenses et derrière chaque col visité nous imaginons les étapes possibles pour une prochaine visite…