Au coeur de la saison d’été nous (Simon et Julian) nous offrons le luxe d’une virée en montagne entre copains, en territoire sauvage: destination le Pilier Sud de la Barre des Ecrins.
Le choix de l’objectif est rapide puisqu’il s’agit d’un itinéraire historique du massif des Ecrins inscrit au « 100 plus belles », il mène au sommet du plus haut sommet du massif et de surplus aucun de nous deux ne l’a déjà gravit.
Le choix du créneau est aisé aussi puisqu’il fait beau tous les jours et que notre semaine est bloquée pour l’occasion
Le choix de la stratégie est par compte un premier crux: bivouac, oui, non? où? duvet? doudoune? Le stress pré-alpinistique, aidant ces questions se répètent en boucle sans trouver de réponse évidente.
Le 31 juillet nous voilà au Pré de Madame Carles à 15h, sac sur le dos (les duvets, karimats et réchaud ont finalement trouvé leurs places) en direction du bivouac situé au premier tiers de la face au pied de la Tour Rouge. La rimaye est ouverte mais (de jour) un cheminement facile est possible. Bon point stratégique! Quelques mètre plus loin, des pierres venues du haut de la face nous font fuir en urgence vers une zone plus abrité. Cette zone de vire que l’on traverse pour rejoindre la base de l’arête est peu fréquentable surtout à 17 h quand le soleil chauffe le haut de la face. Mauvais point stratégique!
A 19h le bivouac est installé, le réchaud carbure et les faces nord du Glacier noir s’illuminent. Quelques bruits sinistres pendant la nuit me forcent à coller Simon malgré ses odeurs,…, piquantes!! Le bivouac est cependant bien abrité par une zone de rocher raide et aucun projectile volant n’est identifié dans une zone proche.
Le lendemain, le soleil nous aide à nous dégourdir et nous grimpons rapidement en t-shirt. Le rocher est correct dans les zones raides mais demande de l’attention ailleurs. L’ascension du bastion fait appel à notre sens peu développé de lecture d’itinéraire. Mathieu un copain guide venu du bivouac des Balme de François Blanc en profite pour nous rejoindre et taper la discute. La fin des difficulté est rapidement là. L’arête sommital, très délitée, demande par compte du temps et de l’attention. Elle peut être évitée par la gauche par des systèmes de goulottes, si la température est basse et la neige présente (tôt en saison). A la mi-journée nous sommes au sommet pour une pose pique nique (Simon à de quoi nourrir un régiment de choucas).
La descente par la voie normale de la Barre des Ecrins nous surprends par son exposition aux séracs et sa fréquentation. Un premier 4000 à éviter absolument.
En bref:mauvais rocher, belle ambiance, beau bivouac, beau sommet, mauvaise descente, bons souvenirs.